La réglementation sur l’assainissement interdit le déversement par rejet direct ou indirect de l’eau ou de liquide contenant de l’hydrocarbure dans le réseau de canalisation public. Il est alors obligatoire de faire installer un séparateur à hydrocarbures surtout pour les usines industrielles. En cas de dérogation à la loi, une sanction pénale peut être infligée à l’auteur de l’infraction. Puisque ce dispositif assure un rôle prépondérant dans l’assainissement (urbain ou rural), on doit le maintenir en bon état. Un entretien régulier s’avère nécessaire. Comment procéder ? C’est ce que vous allez découvrir dans cet article.
Comment fonctionne un séparateur d’hydrocarbure ?
Appelé également « débourbeur déshuileur », le séparateur à hydrocarbures est un appareil qui joue le rôle de réducteur ou d’éliminateur d’hydrocarbures contenus dans les eaux avant leur rejet dans la nature. Souvent, il est relié aux aires de lavage, dans les parkings souterrains ou en plein air ou bien dans les stations-services.
Ce dispositif est composé de 2 parties :
- le débourbeur : il sert à filtrer les eaux qui arrivent dans le premier compartiment. Le but est de séparer les grosses particules comme les boues de l’eau à rejeter. Ainsi, le débourbeur stocke les matières lourdes et un dégrilleur se charge de les bloquer dans le compartiment.
- le déshuileur : c’est le deuxième compartiment de passage de l’eau à traiter. Une fois les boues enlevées, les eaux traversent un « nid d’abeille » qui est chargé de faire coaguler les traces d’hydrocarbure (huile, essence…). Celles-ci vont flotter à la surface de l’eau. Un outil nommé « flotteur » s’assure du blocage de l’évacuation finale s’il y a un excès d’hydrocarbures flottants. Pour faciliter l’entretien du séparateur à hydrocarbures, certains modèles sont dotés de sondes connectées à une alarme.
Pourquoi l’entretien du séparateur d’hydrocarbures est-il si important ?
Une opération de nettoyage et de vidange du séparateur d’hydrocarbures est primordiale pour garantir son bon fonctionnement. Elle doit se faire tous les six mois. En outre, il faut également faire appel à un spécialiste en assainissement pour effectuer un curage annuel des boues et des hydrocarbures. Il se peut que ces opérations de vidange nécessitent d’être réalisées très fréquemment. Pour savoir quand cela est nécessaire, il faut se référer au niveau du flotteur. En effet, ce dernier indique la quantité de liquide dans le réservoir. Lorsqu’il n’est plus visible, cela signifie qu’il est temps de procéder à une vidange. À l’issue de son intervention, le professionnel délivre un bordereau de suivi de déchets dangereux en vue d’un traçage de ces derniers.
Comment se déroule l’intervention d’un professionnel ?
Avant de passer à la vidange du séparateur à hydrocarbures, l’expert en assainissement va d’abord pomper et nettoyer les aires de lavage afin d’enlever les boues. Il va ôter les grilles qui recouvrent les fosses.
Par la suite, le professionnel va procéder à l’ouverture du séparateur qui est accessible par une plaque ou deux plaques d’égout. Grâce à son camion d’intervention ADR, il va réaliser le pompage des eaux propres (celles qui ne sont pas encore souillées). Puis, les résidus présents dans le débourbeur (particules lourdes et boues hydrocarburées) et dans le déshuileur (eaux hydrocarburées) vont aussi être pompés. Par le biais d’un nettoyeur à haute pression ou au jet, le technicien procède au nettoyage en profondeur des compartiments et des divers éléments. S’il s’agit d’un séparateur à hydrocarbures de grande capacité (10 000 litres et plus), il est nécessaire de s’introduire dans l’ouvrage pour le nettoyer. Le travail sera réalisé tout en veillant aux normes de travail en espace confiné (détention d’un CATEC et l’utilisation d’un appareil respiratoire isolant si besoin).
Quand les opérations de nettoyage et de pompage des déchets sont achevées, le spécialiste va effectuer la remise en eau, c’est-à-dire le reversement des eaux interstitielles dans le séparateur à hydrocarbures. Si nécessaire, elles seront ajoutées. Afin de garantir le bon fonctionnement du dispositif, le prestataire vérifie l’état du flotteur. Les déchets qui découlent du nettoyage seront évacués et traités dans un centre de traitement agréé. Pour finir, le bordereau de suivi de déchets est signé par le client, le transporteur et le site de transit pour attester le bon acheminement des effluents.